LE PASSAGER DE LA VIE

Ca y est ! C’est donc parti pour cette odyssée dont je ne sais pas très bien encore comment je vais en ressortir.
Pour la première fois de ma vie je m’exile en dehors du continent européen. C’est le genre de promesse que je m’étais faite à moi-même il y a plusieurs années avant d’avoir un jour à prononcer la terrible phrase « Il est trop tard » C’est probablement la phrase la plus dure à entendre. A chaque fois que je l’entends sous une forme ou une autre c’est déjà le début d’une petite mort. Alors vu que l’on ne sait prévoir quel jour à l’avance ces mots seront dits, le mieux est de se vacciner contre un maximum de regrets avant d’attraper un jour le virus de la fatalité.

Je me demande ce que mon frère est en train de donner à son EPT (actualisation : il a terminé 3° de l’EPT de Deauville) : il est en passe de devenir une star de poker de niveau mondiale. Ca commence avec quelques nouilles et ca finit avec un changement de destinée. Les gestes les plus simples peuvent avoir les conséquences les plus inattendues. Parfois je m’amuse a penser comment auraient evolué les gens si  telle ou telle personne n’avait pas existé, non par quelconque egocentrisme mais par curiosité des interactions humaines. Nous sommes passagers de nos existences et de celles des autres. Pour quelques temps je vais avoir la chance de m’évader de cet « argent fou ». Etant donné que je parais toujours « un peu venu d’ailleurs », partout où je fais escale dans cette vieille Europe, je m’ordonne à penser, avec un optimisme débonnaire, que cette fois-ci, je passerai totalement inaperçu dans la foule latine à peau couleur soleil. ET il va falloir tout d’abord que je m’habitue de nouveau aux syllabes espagnoles fortes et chaleureuses.
J’ai donc demmarré le périple depuis Poitiers le Vendredi 23 pour un arrêt bref par ma bonne vieille ville de Londres pour un petit thé par Chapelgate.
Je redémarre donc du terminal 5 flambant neuf de London Heathrow. En arrivant là-bas, je me sens un peu perdu comme le personnage de Jacques Tati dans « Playtime ». J’avais l’habitude de l’encombré aéroport de Stanted mais ici tout est pure folie architecturale mégalo-moderniste: une seule compagnie présente -British Airways-, des espaces à n’en plus finir, une impression de se balader dans un musée labyrinthesque où chaque objet de consommation est mis en valeur pour attirer le désir du badaud. Une envie de nausée s’installe devant cette esthétique de la non-simplicité. Dans cette galaxie obscure, on aime les escalators à n’en plus finir, les déserts de marbe froid, les navettes ultramodernes avec des sièges en forme de toilette du 23° siècle.

Je finis enfin par arriver à la porte d’embarquement après m’être perdu plusieurs fois dans le musée du sophistiqué. Je me rends compte que mon espagnol a bien rouillé. « Ouf » me dis-je en réalisant c’était du portugais. Mes chances de survie sociale restent donc intactes.
Peut-être suis-je Brésilien vu que l’hôtesse a tenté de me dire quelque chose en portugais. Cette affaire mérite un peu plus d’investigation pour le futur.
J’ai très peu dormi en deux jours, je n’ai aucune idée de l’heure avec ces différents fuseaux horaires. Bon allez ! Tout ce que je sais c’est que je vais me dégourdir les jambes à Buenos Aires un matin d’été et cela suffit à mon bonheur…

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4 Commentaires

  1. Commentaire par fabrice

    fabrice Répondre at 11:33

    Tu bosses dans quoi? Tu devrais mettre une page « à propos » pour te présenter;-) C’est très utile!
    Bravo pour avoir franchis le pas!

  2. Commentaire par Pierre

    Pierre Répondre at 20:11

    Je fais des traductions en freelance, j’essaie de monter ce site et je joue un peu au poker online (c’est un peu moins stable comme activité mais j’ai de bonne anecdotes à ce sujet). J’ai un article « A propos » mais mon thème wordpress me permet de mettre un nombre limité de pages et je voudrais les utiliser pour des gros dossiers sur les méthodes pour voyager moins cher.
    Merci en tout cas. Peut-être, à plus sur la route un de ces quatre.

  3. Commentaire par Fabrice

    Fabrice Répondre at 19:15

    Tu part pour combien de temps? tu comptes rester longtemps à BA?

  4. Commentaire par Pierre

    Pierre Répondre at 19:35

    Trois mois.
    Tout le mois de février sûr à Buenos Aires. Après je vais voir, c’est possible que je change mais je me laisse de la flexibilité.

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