Dessin réalisé par Yllya (son blog)

Je voulais écrire sur l’Uruguay où je me trouve actuellement mais l’actualité, hélas,  m’a donné envie d’écrire un petit peu sur le Japon et notamment sur ma semaine à Tokyo et les impressions que j’avais ressenti il y a deux ans même s’il est impossible de bien connaître un pays en quelques jours. J’ai aussi travaillé à Square-Enix (entreprise mythique de jeux video au Japon) pendant un an et demi lorsque j’habitais à Londres. J’ai donc une pensée tendre pour ce peuple fascinant.

Les gens sont d’une gentillesse exquise et il ne faut parfois pas se presser car l’on peut simplement perdre beaucoup de temps à demander des informations, non que les gens soient hautains et peu aimables, mais tout au contraire, ils peuvent passer énormément de temps à vous aider à trouver quelque chose qu’ils ne connaissent pas, par pure politesse. J’ai eu droit à mon petit contrôle de police routinier (il était temps que je rentre dans le plat pays car on me donnait n’importe quelle nationalité avec mes cheveux longs et la barbe, j’ai été comparé à Che Guevara et même Ben Laden -sympathique- ) qui se place en première position de mes fouilles préférées. C’est tout juste si je ne suppliais pas qu’ils me trifouillent les poches tellement ils m’ont sidéré par leur approche respectueuse et leur hilarants « oooooh » à chaque fois que je leur répondais sur ce que je faisais. Petite leçon aux apôtres du tout sécuritaire : beaucoup de gens laissent leur vélo sans antivol dans la rue. Les rues sont illuminées comme un casino avec des petits restaurants bon marché un peu partout et il faut parfois une bonne aspirine pour aider à digérer la mélodie pop japonaise qui tourne en boucle dans les vastes bazars high tech du quartier d’Akihabara.

photo de Tokyo

Même sans notion de japonais, on peut survivre grâce à l’amabilité des gens et aux traductions anglaises disséminées dans pas mal d’endroits. De plus, même si le japonais reste du chinois pour nous, il peut être transcrit en lettres latines, au contraire de la langue de la prochaine mégapuissance.
Le Japon est discret sur la scène internationale d’une part à cause de sa relative faible puissance militaire, résultant de la seconde guerre mondiale et parce que la culture nous échappe bien souvent et donne traditionnellement moins dans le spectacle. Néanmoins, l’influence nippone est bien là avec ses produits hight tech, ses dessins animés incomparables (qui sont restés dans les mémoires de ma génération) et son emprise sur les jeux vidéo. L’industrie du jeu vidéo a dépassé celle du cinema en termes de chiffre d’affaire. Avec les avancées technologiques et le large temps de narration ainsi permis, on peut désormais faire de la grande création. On peut fumer dans certains bars au Japon, oui on peut ! En revanche, on ne peut pas fumer dans la rue sauf à des endroits bien précis. La préoccupation principale dans cette histoire n’est pas la santé mais belle et bien la propreté; l’hygiène au Japon est placée à un tout autre niveau. La nature occupe également traditionnellement une place plus importante. Sont-ils étranges ces gens-là? Pas plus que nous ne sommes étranges à leurs yeux je dirais. Tout est très codifié ici avec une importance tout particulière donnée aux valeurs de respect et d’honneur.

Devant les catastrophes auxquels ils doivent faire face aujourd’hui, je ne peux qu’exprimer mon admiration envers ce peuple formidable qui fait face avec un exemplaire sang-froid. Nous avons beaucoup à apprendre et nous devons imaginer qu’il est possible de penser vraiment différemment.

Photo de Tokyo 2