REDELOCALISATION TEMPORAIRE EN AMERIQUE DU SUD

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Je repars en Amérique du Sud pendant trois mois et demi avec mon ordinateur portable et mon sac de backpacker.

Désormais, je fais exclusivement des sites internet, et j’essaie de me diversifier au maximum pour éviter de dépendre que d’un seul facteur.  La réflexion a été longue, j’ai beaucoup observé, testé et plus que jamais je suis convaincu que la maîtrise de mon temps et de mon espace constitue le véritable luxe pour moi, bien plus que l’argent (même s’il faut bien  gagner sa croûte pour vivre et bouger) et par conséquent, travailler à mon compte et avec un maximum de mobilité est devenu tout naturellement l’un de mes principaux objectifs professionnels.

J’ai donc sous-loué ma chambre à Barcelone et pris un aller pour Buenos Aires ainsi qu’un retour depuis Rio de Janeiro. Ainsi, je délocalise tout pendant quelques temps et je suis assuré de retrouver mon point de chute à mon retour en Europe à la belle saison.

Petite astuce au passage : mon retour se fait en classe affaire (super siège, champagne, bon repas et tout 🙂 ) en profitant d’une solde sur l’utilisation de mes miles. C’est particulièrement intéressant d’utiliser ses miles pour des tickets en business class car on n’utilise jamais plus du double de miles alors que le billet vaut quatre ou cinq fois plus cher en moyenne si l’on paye en cash.

A vrai dire, j’ai liquidé une bonne partie de mon stock de miles en novembre sans avoir un projet particulièrement précis, avec surtout l’envie de ne pas m’enfermer dans un carcan trop rigide. L’expérience m’a aussi souvent montré que les programmes initiaux finissent quasiment toujours par dérailler et que le meilleur des plans reste souvent de se cantonner à la flexibilité la plus élevée possible. Et je reconnais que je n’ai pas été particulièrement créatif puisque je connais déjà la zone ;  j’avais déjà fait mes premiers essais de travailleur nomade dans la même zone il y a deux ans. J’ai juste voulu profiter de la promo pour liquider mes miles et me retrouver au soleil pendant l’hiver européen.

Peut-être l’idée se révélera judicieuse, peut-être non. Mais qui ne tente rien n’a rien.

J’entends aussi parfois que les voyageurs fuient. Il peut y avoir du vrai dans cette affirmation parfois mais on ne se fuit jamais soi-même. Les problèmes ne se résolvent jamais par la fuite, ils s’oublient, au mieux, mais ne guérissent jamais. Je lisais avec attention un article de Nomadic Matt sur la fin de ses voyages en solo. Pour résumer, après avoir contemplé un magnifique paysage africain seul pendant la nuit, il s’est dit qu’il ne souhaitait plus voyager seul après plus de six ans de voyages et il souhaitait se poser à New York. Ca m’a un peu rappelé le film Into the Wild qui finissait que cette phrase « le bonheur n’est réel que s’il est partagé« . Les approches entre voyage en solo et voyage à deux ou en groupe sont complémentaires. A la manière des vases communicants, le degré de flexibilité et d’ouverture aux autres influencera positivement ou négativement les souvenirs communs.

Pour mon cas personnel, j’adore la vie barcelonaise et je me vois bien y rester un long moment. Je n’oppose en aucun cas la ville de mes quotidiens aux autres. Ce serait une véritable erreur que de le faire. Je crois profondément que le pur voyageur perpétuel n’existe pas et qu’il finit à un moment ou un autre à se trouver un port d’attache, par les circonstances de la vie ou bien par choix.

Autre luxe de l’expérience, c’est aussi ce beau carnet d’adresses que je me suis constitué au fil des ans an voyageant, en vivant à différents endroits, en échangeant avec des personnages de tous les horizons. C’est assez formidable de se dire qu’il y aura des portes qui seront ouvertes avec le sourire quand je passerai, que j’aurai l’opportunité d’être avec des locaux que je connais. Mon facebook personnel est devenu en quelque sorte mon meilleur site de couch surfing. Je conseille de cultiver avec amour toutes ces petites graines dans votre réseau. Un jour, vous pourriez bien en récupérer de beaux fruits.

Mais je sais aussi que j’aime sortir de la zone de confort, voir le temps s’accélérer et casser la routine. Vivre un présent et oublier le prochain qui succédera pour en goûter encore mieux chaque minute. C’est pour ça qu’avoir un endroit qu’on appelle « maison » et faire de longs voyages (quand les conditions le permettent) sont des choses complémentaires et non opposables dans mon esprit.

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Nouveau bureau personnel sur la terrasse d’un hostel de Buenos Aires

Même si je reste dans l’approximative,  j’ai bien entendu des idées. J’espère me fixer un mois dans une ville brésilienne et prendre des cours de portugais ; une promesse que je m’étais faite il y a des années était que que je reviendrais un jour dans ce pays où les gens sourient tant, en étant capable de faire quelques bouts de conversation cohérents. Mais comme je le disais auparavant, rien n’est vraiment planifié. Au moins, je savoure de pouvoir parler français, anglais et espagnol. Je me retrouve un peu à a maison dans les hostels en pouvant converser avec les locaux et les touristes à la fois. C’est peut-être ça, dans le fonds, la finalité ultime du voyageur : se sentir à la maison un peu partout. Néanmoins, je reconnais que c’est encore loin d’être le cas dans certains endroits comme il y a quelques mois lors d’une manifestation d’islamistes intégristes au Caire.

Je ne suis plus dans la perspective de la grande découverte mais du retour, de l’approfondissement, de la compréhension cette fois-ci ; un plaisir un peu plus mature peut-être.

Mais je continue toujours à savourer cet esprit de liberté qui s’agite à travers moi à chaque fois que je franchis la porte magique de l’aéroport. Une autre page s’ouvre…

 

 

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9 Commentaires

  1. Commentaire par PHILOUZE Vickie

    PHILOUZE Vickie Répondre at 21:21

    Hola!

    j’ai bien aimé ton article et ta façon d’entreprendre tes voyages.
    Je vais passer quelques mois en Argentine et au moins un mois à Buenos Aires (de février à mi-avril).
    Si tu es dans les parages, ça pourrait être sympa de se rencontrer, non?

    Bonne continuation,

    Saludos,

    Vickie

    • Commentaire par Pierre

      Pierre Répondre at 15:03

      Je ne sais pas vraiment où je serai exactement mais je ne devrais pas être trop loin. Si j’y suis, on peut se rencontrer sans problème, avec plaisir.
      N’hésite pas à demander si tu as besoin de tuyaux 😉

  2. Commentaire par luc

    luc Répondre at 06:54

     » Aujourd’hui, où nous nous rapprochons de la Croix du Sud, elle resplendit, et
    c’est pour nous tout un symbole. Bientôt, lorsque nous aurons dépassé l’équateur,
    elle éclipsera tous nos livres et nos rêves. Car c’est vers nos livres et nos rêves que
    nous voyageons…  »

    Friedrich Wilhelm Murnau

  3. Commentaire par Piotr

    Piotr Répondre at 12:09

    « la maîtrise de mon temps et de mon espace constitue le véritable luxe pour moi, bien plus que l’argent »

    Je te rejoins totalement sur cette affirmation 🙂

    • Commentaire par Pierre

      Pierre Répondre at 14:44

      On est les hommes les plus riches du monde alors Piotr!

  4. Commentaire par Curieuse Voyageuse

    Un article qui sonne aussi très juste à mes oreilles, pas dans l’excès et réaliste.
    Bon voyage, bonne acclimatation, que tu te sentes bien partout où tu poseras tes valises !

    • Commentaire par Pierre

      Pierre Répondre at 14:44

      Merci Aurélie, on va faire du mieux qu’on peut. 🙂
      C’est assez étrange de ne plus trop sentir la distance désormais, un autre plaisir de la vie.

  5. Commentaire par Leslie@Voyage Perou

    Et voilà le départ d’un nouveau projet. Ça me donne envie de repartir!
    Sympa le nouveau bureau, je suis sûre qu’il sera inspirant 😉

  6. Commentaire par NowMadNow

    NowMadNow Répondre at 17:39

    Je me retrouve sans doute dans la même phase que toi. Le dépaysement pur et brut m’attire bien sûr toujours, mais ces prochains mois je veux faire le choix de l’approfondissement.

    Je vais essayer de me sentir chez moi, non pas partout, mais dans quelques endroits qui comptent réellement.

    Et ton explication sur le besoin presque gourmand d’apprendre le portugais me parle tellement. C’est pour cela, pour réaliser un rêve de gosse, que je suis mise en tête de vraiment m’impliquer dans l’apprentissage des langues étrangères… sans savoir que cela finirait par changer ma façon de voyager.

    Bonne route Pierre,
    NowMadNow

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