AU BOUT DE L’EUROPE

Istanbul est un superbe carrefour des civilisations. On se sent encore en Europe et pourtant comme me le rappelait la réceptionniste de l’hostel, l’ancienne Constantinople est à mi-chemin entre le continent européen et le continent asiatique. Il suffit de prendre le bateau ou de traverser le grand pont qui relie les deux parties de cette ville.

Les rues du centre paraissent familières alors que celles des quartiers populaires paraissent comme sorties d’une autre époque. Les fils de corde à linge relient les appartement de deux cotés de la rue nécessitant assurément l’obligation d’un bon voisinage.

Les Turcs sont fiers de leur pays et Ataturk est représenté un peu partout telle une idole. Je vois les enfants jouer et rire à tout va dans les quartiers pauvres ; leur innocence étincelante est belle à voir. Un petit garçon avec une jambe de bois fait une partie de football avec ses copains. Cette vision m’émeut me rappelant aussi par la même occasion que le monde des adultes est très souvent plus cruel quand il s’agit d’intégration.

En retombant de la colline de Sultamahet, là où se trouve le grand bazar d’Istanbul, on peut longer une berge qui donne sur la mer Noire en dehors de toute activité touristique .
J’arrive là, au bout du vieux continent, empêché d’aller sur l’autre rive par un sacré bout d’eau.
Le décor est assez surréaliste. De nombreuses personnes venant de divers horizons discutent entre elles, assises sur des petits tabourets en plastique qui ressemblent à des playmobils géants.

Dans ce Far East, on peut tirer à la carabine sur des ballons disposés anarchiquement sur les rochers de la berge.

J’erre ainsi sur le béton qui jouxte la rive et où se côtoie une population simple qui prend les rares petits bouts d’herbe ou de rocher pour s’aérer, se détendre, jouer entre amis ou en famille.

Je finis par m’asseoir sur un banc pour savourer ce moment de simplicité au bout de cette frontière naturelle. Un musicien d’une cinquantaine se pose à coté de moi. Il converse avec l’élégant vendeur d’oranges pressées de passage par notre banc. Ils semblent se connaître, un peu comme deux habitués de bar qui se retrouvent dans leur lieu favori. Le vendeur lui remet la cravate d’aplomb avant de disparaître dans un timide sourire.

Le musicien se met à sortir une sorte de guitare traditionnelle turque et commence à jouer et à chanter en turc n’ayant que pour simple spectateur à vingt mètre à la ronde ma pauvre personne.

Ce petit moment surréaliste ne fait qu’amplifier la magie sereine de ce lieu simple. Le musicien repart avec le sourire et je m’en vais boire un jus d’orange pressé un peu plus loin. Probablement il ne le sait pas, mais ce voisin de cinq minutes a réellement remplit ma journée 🙂

 

 

 

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9 Commentaires

  1. Commentaire par Bruno

    Bruno Répondre at 06:44

    Hum, les jus d’orange pressés, j’adore. Je ne savais pas qu’on pouvait en trouver dans les rues d’Istanbul. C’est exactement le même genre de chariot qu’on voit en Amerique Latine d’ailleurs.

    • Commentaire par Pierre

      Pierre Répondre at 13:19

      Je suis très grand fan des jus d’oranges pressées dans la rue aussi.
      C’est pas cher et ça redonne un coup de jus quand tu te promènes.
      C’est un grand plaisir de la Bolivie et du Pérou aussi comme tu dis (et ça coûte rien à mon souvenir) 🙂

  2. Commentaire par Julien

    Julien Répondre at 18:55

    J’ai adoré Istanbul.

    Je suis à chaque fois surpris par le nombre de clichés que la ville véhicule auprès des gens : ville dangereux, pauvre, etc. alors que le sultanhamet est digne de centre-villes de capitales européennes !

    Se balader dans les petites ruelles est très sympa, j’avais beaucoup aimé les ruelles « spécialisées » dans la vente d’un produit en particulier.

    • Commentaire par Pierre

      Pierre Répondre at 11:10

      C’est vrai que beaucoup de gens ont des préjugés dessus mais c’est clairement un ville à découvrir. C’est une de mes villes préférées au monde 🙂

  3. Commentaire par Istanbul

    Istanbul Répondre at 10:16

    Ah Istanbul! Ma ville préférée à l’étranger. Il faut dire que j’y ai vécu durant une année il y a quelques temps et que j’essaye d’y retourner fréquemment.

    J’adore me balader dans les rues de la ville, prendre le bateau entre les deux rives, manger un petit quelque chose d’un marchant ambulant sur la route, prendre un thé en écoutant de la musique ou en regardant le Bosphore,… Chaque journée nous étonne là bas.

    Tu y es resté pendant combien de temps à Istanbul? Tu as pu faire un tour sur les îles et dans les quartiers de la rive asiatique?

    • Commentaire par Pierre

      Pierre Répondre at 11:14

      Pas eu le temps d’aller sur les îles, je n’y ai passé que cinq jours. En revanche, je suis faire un tour du coté de la partie asiatique où habite un ami turque qui m’a aussi aidé à passer un bon samedi soir comme un local ce qui est super appréciable.
      Même ressenti que toi, j’ai passé pas mal d’heures à user mes souliers à travers cette ville pleine d’inspiration.
      Ca doit être très enrichissant d’y vivre à l’année, à la fois tellement proche et éloigné de l’Europe.
      J’y reviendrai, quasi sûr 🙂

  4. Commentaire par Blog Bouts Du Monde

    J’ai pu passer quelques mois à Istanbul et je suis définitivement tombé amoureux de cette ville !
    Hormis les vendeurs de jus d’orange, je vous conseille aussi les vendeurs de simits, ces petits pains ronds au sésame qui se mangent à n’importe quelle heure du jour voire même de la nuit pour ceux qui vont faire la fête à Istiklal :-)) !

    • Commentaire par Pierre

      Pierre Répondre at 11:15

      Merci du conseil 😉
      C’est cool tous ces vendeurs ambulants. Dommage que ça se perd en Europe 🙁

  5. Commentaire par Charlene

    Charlene Répondre at 09:21

    Bonjour,
    j’aimerais rentrer en contact avec une personne qui a vécu à Istanbul et qui est désormais sur Paris.
    N’hésitez pas à me contacter si vous avez vécu l’expérience de la Turquie!
    Merci beaucoup 🙂
    Charlène

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